Séminaire « L’Académie internationale d’histoire des sciences au fil des archives et de ses publications », décembre 2023-mars 2024
Lieu et dates :
ENS-PSL, Bâtiment Jaurès, 29 rue d’Ulm, 75005 Paris : de 14h à 16h, le 12 décembre 2023 (salle Marbo) et les 23 janvier, 7 février et 12 mars 2024 (salle U209, 2e étage à gauche).
Le 12 décembre, séance d’introduction par Danielle Fauque et Nathalie Queyroux.
Le 23 janvier, intervention de Danielle Fauque intitulée : « L’Académie internationale d’histoire des sciences et ses secrétaires perpétuels d’Aldo Mieli à Pierre Costabel ».
Le 7 février, intervention de Cristina Chimisso intitulée : « Aldo Mieli: history of science, sexuality and socialism ».
Le 12 mars, intervention de Patrick Petitjean intitulée : « La création de l’Union internationale d’histoire des sciences comme résultat d’un jeu d’équilibres entre l’Académie internationale d’histoire des sciences et l’UNESCO ».
Une connexion sur Zoom sur demande est à adresser à nathalie.queyroux@ens.psl.eu
Argumentaire
Séminaire portant sur l’Académie Internationale d’Histoire des Sciences à partir de l’étude de documents d’archives et de ses publications
Plusieurs articles ont déjà paru sur des aspects de cet organisme, en développant certains axes. Nous voudrions ici établir une étude contextualisée, qui donc tiendrait compte des caractéristiques des périodes successives de la vie de l’Académie. Celle-ci a été créée officiellement en 1928 au cours du Congrès international des sciences historiques à Oslo. La décennie 1920 a été propice à une restructuration des organismes internationaux après la Grande guerre. L’Académie garde les traces de cet esprit d’après-guerre, tout en voulant avoir le caractère d’une société savante traditionnelle.
Après la Seconde guerre mondiale, à nouveau une restructuration des organismes internationaux conduit l’AIHS à séparer ses activités. D’une part l’Union, qui sera son organe de liaison avec l’UNESCO, bâtie sur le modèle des unions scientifiques, et d’autre part l’Académie elle-même qui garde son caractère de société savante dont les membres sont élus sur la reconnaissance de leurs travaux. Les liens restent cependant étroits entre les deux entités, mais au cours des décennies un éloignement des objectifs et la différence des moyens des deux organismes vont conduire à une véritable séparation.
Une autre source de tension va naître dans les années 1950 qui voit l’Union intégrer la philosophie des sciences [1]. Mais là encore, de nouvelles tensions conduiront à la séparation en deux divisions totalement distinctes (aujourd’hui DHST et DLMPST). L’AIHS tiendra ses assemblées générales lors des congrès de la Division d’histoire des sciences de l’Union. Depuis plusieurs années, les assemblées générales sont organisées en dehors des congrès de l’Union.
L’histoire de l’AIHS est donc jalonnée de périodes fastes et d’autres qui le sont moins, de périodes productives et de périodes de crise. Des personnalités ont marqué son évolution. Certaines de ces personnalités ont déjà donné lieu à des études publiées, mais bien d’autres mériteraient que l’on s’y attache.
Ainsi avons-nous retenu quelques aspects qui, à nos yeux méritent une attention particulière – mais ce n’est pas exclusif – susceptibles de dresser un portrait (des facettes) de cette compagnie.
Propositions d’étude (sujet non fermé)
- Étude des rapports des réunions du Conseil, fréquence variable révélatrice des périodes fastes et des crises. Étude prosopographique de sa composition et des actions entreprises.
- Étude des discours des présidents lors des AG (publié dans ArIHS).
- Étude de l’évolution de la composition de l’Académie (bureaux, nationalités, disciplines représentées, genre…). Par exemple, grouper les membres par nationalité révèle-t-il des aspects des choix de l’Académie ou ceux de la politique des pays représentés par leurs spécialistes ? L’augmentation du nombre de femmes membres de l’Académie reflète-t-elle une évolution comparable aux autres organismes internationaux auxquelles l’Académie s’est trouvée liée ? Etc.
- Étude des productions de l’Académie (actes des congrès, travaux indépendants, Collection de Travaux de l’Académie internationale, collection De diversis artibus…), et de la revue ArIHS selon des axes à choisir (sujets, disciplines, prosopographie des personnages étudiés les plus fréquents, évolution d’approches des articles ou ouvrages…).
- Étude des congrès, choix de quelques-uns suffisamment marquants (Paris 1968 par exemple, Moscou qui a suivi). Étude de la préparation de ces congrès et de l’AG de l’Académie.
- La période de 1928 à 1938 ou période A. Mieli, secrétaire perpétuel de l’AIHS, lorsque ce dernier était directeur de la section d’histoire des sciences au CIS, de la bibliothèque du CIS et dirigeait sa revue Archeion…
- Souvent un groupe de personnes est engagé dans les deux organismes à la même période. La période Taton-Costabel en est un des exemples, du fait du siège social commun aux deux organismes au CIS de la rue Colbert. Lorsque la liaison se rompt au départ de la rue Colbert, les relations ne sont plus les mêmes.
- Les rapports avec l’Union, particulièrement de 1947 à la fin du XXe siècle, et donc l’ICSU et l’UNESCO [2].
- La question de la philosophie des sciences. Lien avec le CIPSH (1949 sous l’UNESCO) et avec l’UAI (créée en 1919).
Bibliographie récente. Dossier : Les 75 ans de la Revue d’histoire des sciences, RHS, 75/2 (juillet-décembre 2022). Et en particulier : D. Fauque, « Les origines de la Revue d’histoire des sciences dans leur contexte national et international », p. 293-326.
Appel aux bonnes volontés, même celles qui ne sont pas à Paris ou susceptibles de fréquenter régulièrement les archives, de proposer un sujet. Ce peut être l’étude d’un groupe de membres d’un même pays, ou travaillant ensemble sur le même sujet, ou d’une personnalité ayant eu des responsabilités importantes dans l’AIHS un président ou un secrétaire perpétuel, etc. Penser à l’exploitation des sources locales concernant les groupes nationaux notamment, et des comptes rendus parus dans les ArIHS.
[1] 1947 : création de l’UIHS et intégrant l’ICSU- 1949 création de l’UIPS distincte de l’ICSU. Réunion en 1956. Aujourd’hui voir l’organigramme sur le site de l’Union. CIPSH : Conseil international de la philosophie et des sciences humaines. [2] ICSU : International Council of the Scientific Unions (créé en 1931). Aujourd’hui dans l’International Council of Science (ICS) créé en 2018 (fusion entre l’ICSU et le CISS, conseil international des sciences sociales).Contacts et inscription :
danielle.fauque@universite-paris-saclay.fr
nathalie.queyroux@ens.psl.eu