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Institut Curie

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Le fonds de l’Institut Curie : quelques repères historiques

Dû à l’initiative conjointe (1909) de l’Université de Paris et de l’Institut Pasteur, l’Institut du radium a été construit en 1911-1914 pour Marie Curie (1867-1934) et est devenu opérationnel après la Première Guerre mondiale (1919, Henri-Paul Nénot, architecte). L’Institut du radium se composait de trois bâtiments, toujours présents : l’ancien bâtiment, le pavillon Pasteur et le pavillon des sources ou petit pavillon. Une extension de l’ancien bâtiment sera bâtie en 1925-1926 (nouveau bâtiment). Les ancien et nouveau bâtiments (formant le Pavillon Curie) constituaient, avec le petit pavillon, le Laboratoire Curie, dans lequel ont été menés des travaux de recherche en physique et chimie des radioéléments naturels et artificiels jusqu’à la fin des années 1980. L’une des causes du déclin, puis de l’abandon total de ces études au Laboratoire Curie, fut la création en 1956, à l’initiative d’Irène Joliot-Curie, de l’Institut de physique nucléaire d’Orsay, qui a attiré bon nombre de chercheurs de Curie. De son côté, le pavillon Pasteur a abrité un laboratoire dépendant de l’Institut Pasteur, fondé et dirigé par Claudius Regaud (1870-1940), qui était impliqué dans des recherches biologiques et médicales utilisant des rayonnements ionisants, en étroite collaboration avec le Laboratoire Curie. Pour améliorer la situation financière de l’Institut du radium, la Fondation Curie est créée en 1920 et reconnue d’utilité publique (1921), permettant ainsi de recevoir des dons et des legs. En 1970, la Fondation Curie et l’Institut du radium fusionnent pour former la Fondation Curie-Institut du radium, et le Laboratoire Curie est rebaptisé Section de physique et chimie de la Fondation Curie-Institut du radium (1971). Enfin, la Fondation Curie-Institut du radium devient l’Institut Curie en 1978.

Les différents directeurs du Laboratoire Curie ont été :

  • Marie Curie, directrice de 1918 à 1934. Prix Nobel de physique (1903), partagé avec Pierre Curie et Henri Becquerel pour la découverte et l’étude de la radioactivité naturelle. Prix Nobel de chimie (1911) pour la découverte du polonium et du radium, et pour l’étude de la nature de ce dernier et de ses composés.
  • André Debierne (1874-1949), directeur de 1934 à 1946. Découvreur de l’actinium en 1899 à l’Ecole de physique et de chimie industrielles de la Ville de Paris (future ESPCI). En 1905, il montre que l’actinium, comme le radium, produit de l’hélium en se désintégrant. En 1910, il isole du radium métallique pur avec Marie Curie.
  • Irène Joliot-Curie (1897-1956), directrice de 1946 à 1956. Prix Nobel de chimie (1935), partagé avec Frédéric Joliot pour la synthèse de nouveaux éléments radioactifs.
  • Frédéric Joliot (1900-1958), directeur de 1956 à 1958. Prix Nobel de chimie (1935).
  • Jean Teillac (1920-1994), directeur de 1958 à 1976. Thèse avec Irène Joliot-Curie (1946). Recherches en spectroscopie nucléaire. Directeur de l’Institut de physique nucléaire (1958-1969), de l’Institut de physique nucléaire et de physique des particules (IN2P3, 1971-1976). Haut-commissaire à l’énergie atomique (1975-1993).
  • Maurice Duquesne, directeur de 1976 à 1982 (LA CNRS 198). Actuellement retraité.
  • Jacques Prost, directeur de 1995 à 2003 (URA CNRS 448 et 1379, transformées en 1996 en UMR CNRS 168, la Section de physique et chimie devenant elle-même le laboratoire “Physico-Chimie Curie”). Actuellement directeur de l’Ecole supérieure de physique et chimie industrielle de la Ville de Paris (ESPCI).
  • Jean-François Joanny, directeur actuel depuis 2003 (UMR CNRS 168, “Physico-Chimie Curie”) ; aujourd’hui l’une des 13 unités qui composent le Centre de recherche de l’Institut Curie, créé en 1995 et dirigé par Daniel Louvard).

Quelques autres personnalités scientifiques ayant travaillé au Laboratoire Curie :

  • Moïse Haïssinsky (1898-1976). Radiochimiste originaire d’Ukraine, arrivé au Laboratoire Curie en 1930. Auteur de plusieurs livres, dont La Chimie nucléaire et ses applications. Il a notamment travaillé sur le protactinium.
  • Fernand Holweck (1890-1941). Présent à l’Institut du radium dès son ouverture, il établit la continuité entre les rayons ultraviolets et les rayons X (thèse en 1922). Il met au point une pompe à vide moléculaire très célèbre, réalise un pendule gravimétrique extrêmement précis, participe à la réalisation d’un prototype de télévision (1927). Il s’intéresse aussi à l’action des rayons X et du radium sur les cellules vivantes.
  • Marguerite Perey (1909-1975). Ancienne assistante de Marie Curie, découvre le francium en 1939 (thèse en 1946). Entrée à l’Institut du radium en 1929, elle le quitte en 1949 pour Cronenbourg (Strasbourg) où elle est nommée professeur. Élue à l’Académie des sciences (1962).
  • Salomon Rosenblum (1896-1959). Découvre la structure fine des rayons alpha (1929).
  • Manuel Valadares (1904-1982). Pionnier portugais en physique atomique

Aujourd’hui, les recherches menées au sein du laboratoire « Physico-Chimie Curie » visent à décrire de manière quantitative les caractéristiques pertinentes des systèmes vivants, normaux et pathologiques. Il s’agit d’une démarche qui passe en partie par l’étude de modèles dynamiques simplifiés et qui implique une recherche très pluridisciplinaires associant physiciens, chimistes et biologistes. Les processus physicochimiques à l’échelle de la cellule jouent, en effet, un rôle essentiel dans de nombreux phénomènes biologiques, comme la migration ou l’adhésion cellulaires impliquées dans les métastases. Comprendre leurs modes de fonctionnement, c’est aussi pouvoir influer sur leur cours.

Jacques Malthête
Directeur adjoint, UMR 168, Laboratoire « Physico-chimie Curie ».

Le fonds déposé au CAPHÉS

Dépôt d’un fonds de monographies et de périodiques ayant constitué une partie de la documentation disponible à l’Institut du Radium fondé par Marie Curie. On remarque la présence d’un grand nombre d’actes de colloque (environ 170).
Le fonds de l’Institut Curie entre en résonance avec un certain nombre d’ouvrages du fonds de Jean-Jacques Salomon, notamment autour du Projet Manhattan.
Le fonds a été classé par ordre alphabétique d’auteurs.

Total des monographies : 797 titres
Périodisation du fonds : de 1905 à 2000
Ouvrage le plus ancien : Hans Landolt, Richard Börnstein, Wilhelm Meyerhoffer. Physikalisch-chemische Tabellen. 3e édition. Berlin, 1905.
Ouvrage le plus récent : Jean-Michel Bony. Méthodes mathématiques pour les sciences physiques. Palaiseau, 2000. ISBN 2-7302-0723-6.
Années les plus représentées : années 1960 (445), années 1950 (283), années 1970 (66).
Langues les plus représentées : anglais (pour les trois quarts), français, puis russe et allemand.
Cote CUR
Périodiques : en cours de traitement, en grande majorité des années 1950-1960.
PerCUR