Fonds Jean-Gaël Barbara d’histoire des neurosciences
Ancien élève de l’ENS de Lyon, docteur en neurosciences (1997) et docteur en histoire des sciences (2007), HDR (2017), Jean-Gaël Barbara a été nommé en 1999 chargé de recherche au CNRS à l’Institut des Neuroscience, le laboratoire fondé et dirigé par Pierre Buser. À partir de 2003, il se consacre à l’histoire des neurosciences en collaboration avec Pierre Buser et Claude Debru, ce dernier dirigeant sa thèse d’histoire des sciences sur l’élaboration du concept de neurone au XXe siècle. En tant que chercheur en neuroscience de l’université Pierre et Marie Curie (Paris 6) et historien des neurosciences associé au laboratoire du CNRS REHSEIS, puis SPHERE, Jean-Gaël Barbara a écrit des ouvrages et de nombreux articles sur l’essor des sciences du système nerveux et des neurosciences en analysant certains aspects spécifiques de textes d’auteurs comme Ibn al Haytham (Alhazen), René Descartes, Auguste Comte, Claude Bernard, Louis Ranvier, Louis Lapicque, Alfred Fessard et l’école française de neurosciences à partir de 1945 (dont Pierre Buser et Michel Jouvet). Pour son travail, tout au long de sa carrière, Jean-Gaël Barbara a acquis et collecté des archives, des documents et des ouvrages imprimés sur les neurosciences, constituant sa bibliothèque de travail qu’il a souhaité transmettre au CAPHÉS sous la forme d’un fonds sur l’histoire des neurosciences. Ce fonds contient également ses recherches et ses papiers personnels et comporte surtout des livres anciens en éditions originales, dont certains sont précieux (Livre de médecine de Jean Fernel [1506-1558]), des papiers personnels de neuroscientifiques, ainsi que des monographies d’histoire des neurosciences en lien avec ses recherches. Cette collection est en cours de traitement et fera l’objet de versements ultérieurs.
Olivier Rampin, chercheur à l’INRAE, a complété ce fonds par le don d’ouvrages de référence en neurophysiologie, ayant appartenu à des neuroscientifiques de renom, tels Alfred Fessard et Denise Albe-Fessard, ou à des bibliothèques qui s’en sont séparés.
Ce fonds, non encore inventorié, vient rejoindre les fonds en lien, notamment, avec l’histoire des neurosciences et de neurophysiologie de Claude Debru, Pierre Buser et Michel Jouvet.
Jean Gaël Barbara, éléments biographiques
Né en 1968 à Grenoble, Jean-Gaël Barbara est un ancien élève de l’École normale supérieure de Lyon en biologie cellulaire et moléculaire (1989-1994). Après un DEA à Paris 6 en biologie du développement des plantes, Jean-Gaël Barbara a soutenu une thèse de sciences à la Faculté de pharmacie de Strasbourg (1997), où il a travaillé sur l’électrophysiologie de la synapse nicotinique sur le modèle de la cellule chromaffine de la médullosurrénale. Il a été chercheur post-doctoral de l’organisation internationale Human Frontier Science Program, au New York Medical College, où il a étudié la dynamique du calcium intracellulaire modulée par les neurotransmetteurs dans les neurones hippocampiques. Il a été nommé en 1999 chercheur au CNRS, d’abord en neurosciences, puis directeur de recherche en histoire des sciences.
En 2007, il a passé une thèse d’histoire des sciences sous la direction de Claude Debru et a participé au programme CNRS d’histoire des neurosciences de Claude Debru, avec Pierre Buser, Jean-Claude Dupont, Céline Chérici et une quarantaine de neuroscientifiques.
Il est l’auteur de nombreux ouvrages relatifs à l’histoire des neurosciences, dont La Naissance du neurone (Vrin, 2010), Le Paradigme neuronal (Hermann, 2010), et a co-dirigé plusieurs publications notamment Biologie et médecine en France et en Russie : histoires croisées (fin XVIIIe-XXe siècle) (Hermann, 2016), Le cerveau au microscope : la neuroanatomie française aux XIXe et XXe siècles (Hermann, 2017). En 2017, il a soutenu sa thèse d’habilitation à diriger des recherches sous le titre Histoire contemporaine de la neuroscience : les conditions d’émergence de la neuroscience dans l’entre-deux-guerres et la Seconde Guerre mondiale. En 2022 il a publié un livre personnel sur les liens entre Art brut et science à travers l’analyse de l’œuvre graphique de l’ancien ingénieur adjoint Jean Perdrizet (1907-1975), un correspondant régulier du fondateur de l’école de neuroscience de Marseille, Jacques Paillard (1920-2006).
Jean-Gaël Barbara est l’un des spécialistes de l’histoire des neurosciences, élu au Comité National Français d’Histoire et de Philosophie des Sciences et des Techniques (CNFHPST). Il est membre de la société internationale International Society for the History of the Neurosciences, co-éditeur du Journal for the History of the Neurosciences, de La Lettre des Neurosciences (Société Française des Neurosciences) et de la revue Histoire de la Recherche Contemporaine, ancien membre du comité d’histoire de la FENS (Federation of European Neuroscience Societies) et co-directeur du Club d’Histoire des Neurosciences de la Société Française des Neurosciences.
Jean-Gaël Barbara a surtout collaboré au cours de ses recherches avec les neuroscientifiques Pierre et Arlette Buser, Yves Galifret, Yves Laporte, André Holley, Henri Korn, Michel Le Moal, Alain Berthoz, Pierre Corvol, Andrée Tixier-Vidal, François Clarac, Jean Massion, Michel Meulders, André Calas, Maurice Israël, Suzane Tyc-Dumont, Jacques Repérant, Yves Agid, Jean Mariani, Hervé Chneiweiss, et avec les historiens et philosophes des sciences Claude et Armelle Debru, Jean-Claude Dupont, Céline Chérici, Jean-Noël Missa, Denis Kambouchner, Denis Forest, Rémy Lestienne, Marjorie Lorch, Frank Stahnish, Jean-Claude Lecas, Marie-Thérèse Cousin, Karine Chemla, David Rabouin, Sabine Rommevaux-Tani, Laurent Clauzade, Denis Guthleben et André Kaspi, Laurent Loison, Laura Bossi, Olivier Walusinski, Hugues Monod, Jacques Battin, Michel Thireau, André Parent, Jacques Poirier.