Centre d’Archives en Philosophie, Histoire et Édition des Sciences
2015

Exposition « Formes et dessins dans l’oeuvre scientifique d’Yves Bouligand : cristaux liquides et biologie », du 26 novembre au 23 décembre 2015

Le CAPHÉS (Centre d’Archives en Philosophie, Histoire et Édition des Sciences, UMS 3610, CNRS-ENS), le Centre Cavaillès (République des Savoirs, USR 3608, CNRS-ENS-Collège de France), l’École Pratique des Hautes Études et la Bibliothèque Ulm-Lettres et sciences humaines ont proposé la journée d’étude intitulée « Yves Bouligand (1935-2011), entre observations et théories, science et art », le 26 novembre dernier, à l’ENS.

Cette journée a été suivie par l’inauguration de l’exposition « Formes et dessins dans l’œuvre scientifique d’Yves Bouligand : cristaux liquides et biologie » dans la salle historique de la Bibliothèque Ulm Lettres et sciences humaines (ENS, 45 rue d’Ulm, 75005).

Cette journée et l’exposition qui l’accompagne ont bénéficié du soutien du Labex TransferS.

Argument de l’exposition

Les travaux scientifiques d’Yves Bouligand ont été d’une extrême richesse et diversité, allant de l’examen morphologique de crustacés parasites, à l’élucidation de l’origine des figures en arceaux dans les tissus biologiques ; de l’émergence de la notion d’analogue biologique de cristaux liquides à l’analyse des textures et défauts dans les cristaux liquides. Il a pratiqué, dès les années soixante, l’interdisciplinarité bien avant la lettre en reliant des domaines aussi divers que la zoologie et la physique des phases condensées, en associant dans ses analyses les concepts de morphogenèse en biologie et de défauts dans les cristaux liquides.

On peut considérer que l’étude et l’analyse des formes a été le point central de ses recherches. Il a recherché systématiquement les occasions d’examiner au microscope les matériels biologiques pouvant être décrits en termes géométriques, et a utilisé d’ailleurs le terme de «biogéométrie» pour désigner le genre de son activité scientifique.

Dans sa démarche interdisciplinaire, l’étude des formes s’est avérée d’autant plus originale qu’il s’est en permanence appuyé sur des figures, des schémas et des modèles d’une intelligibilité exceptionnelle pour formuler de nouvelles hypothèses et consolider sa démonstration par des arguments visuels, particulièrement efficaces.

Cette exposition donne ainsi l’occasion de rendre hommage à sa capacité remarquable à interpréter les données de la microscopie, d’admirer ses merveilleuses restitutions graphiques, mais également de rendre compte de la singularité et de l’originalité de ses recherches à travers la variété de ses dessins.