Centre d’Archives en Philosophie, Histoire et Édition des Sciences
2011

Un nouveau Canguilhem ? : colloque international

Samedi 3 décembre  2011,
Salle Cavaillès, escalier C, 1er étage


Colloque international organisé par Jean-François Braunstein (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
 
Le premier volume de l’édition des Œuvres complètes de Georges Canguilhem va paraître en décembre aux éditions Vrin. Il rassemble les œuvres de jeunesse de Canguilhem, de 1926 à 1939, donc avant la parution de l’Essai sur quelques problèmes concernant le normal et le pathologique de 1943.  Sur plus d’un millier de pages sont réunis des textes de Canguilhem qui avaient jusqu’alors été presque complètement ignorés, traitant de sujets très divers, dans plus d’une centaine d’articles, deux brochures et un livre, le Traité de logique et de morale de 1939, écrit avec Camille Planet. Ces écrits fortement engagés, souvent polémiques, éclairent la vie intellectuelle et politique des années 30, en particulier les débats autour du pacifisme, et illustrent les raisons pour lesquelles Canguilhem s’inspire, puis s’éloigne, d’Alain et se rapproche à l’inverse de Bergson, après l’avoir critiqué. On comprend aussi mieux pourquoi Canguilhem prendra ses distances avec un pacifisme, qui versa souvent dans la collaboration, et décidera de s’engager activement dans la Résistance.

            Ce premier volume des Œuvres complètes renouvelle assez largement la compréhension que l’on peut avoir de l’œuvre de Canguilhem, qui n’est pas d’abord une œuvre d’historien des sciences, mais qui répond à des engagements philosophiques et éthiques, voire politiques, antérieurs. Son choix d’étudier la médecine tient à ce qu’il s’intéressait auparavant à la technique comme lieu de la création et à la question philosophique des valeurs et des normes. Canguilhem retrouvera par la suite certains des
sujets qui le faisaient violemment réagir dans sa jeunesse (conception déterministe du milieu, critique de la psychologie ou de la sociologie durkheimienne) mais il les traitera alors d’un point de vue épistémologique : il démontrera que ce qu’il savait être injuste était aussi faux. C’est à ce nouvel éclairage porté sur l’œuvre de Canguilhem que s’intéressera le colloque.

 
Matin :

  • 10 h  Ouverture du colloque : Anne Fagot-Largeault (Collège de France)
     
  • 10 h 15 Présentation de la journée : Jean-François Braunstein (Université
    Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
     
  • 10 h 30 – 11 h : Jacques Bouveresse (Collège de France), La valeur, la
    vérité et la vie.
     
  • 11 h – 11 h 30 : Camille Limoges (Université du Québec à Montréal-CIRST),
    L’itinéraire intellectuel de Georges Canguilhem: un réexamen
     
  • 11 h 30 : Pause
     
  • 11h 45 – 12 h 15 : Yves Schwartz (Université de Provence), Rencontres de
    matières étrangères et formation d’un métier de philosophe
     
  • 12 h 15 – 12 h 45 : Discussion 

Après-midi :
 

  • 14 h 30 – 15 h : François Delaporte (Université de Picardie-Jules Verne),
    L’actualité, l’histoire et la médecine
     
  • 15 h – 15 h 30 : Vincent Guillin (Université du Québec à Montréal), «
    Descartes à travers mes âges » : retour sur quelques lectures cartésiennes
    de Canguilhem
     
  • 15  h 30 : Pause
     
  • 15  h 45 – 16 h 15: Stefanos Geroulanos (New-York University), La pensée de
    Canguilhem comme modernisme philosophique
     
  • 16 h 15 – 17 h 15 : Table ronde sur l’édition du premier volume :
    Jean-François Braunstein, Michele Cammelli (Université Paris
    Descartes-CERSES), Xavier Roth (Université Paul Cézanne-IFEP), Yves Schwartz
     
  • 17 h 15 – 17 h 45 : Discussion et conclusion