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Qu’appelle-t-on les débuts de la science classique ?, séminaire 2011-2012

Séminaire organisé par:
Michel Blay (SYRTE / CAPHES)
Michela Malpangotto (SYRTE)

Lieu:
Salle du conseil, Bâtiment Perrault
Observatoire de Paris
77, Avenue Denfert-Rochereau
75014, Paris.

La naissance de la « science classique » a requis pour sa réalisation une transformation culturelle longue et complexe, que l’on désigne ordinairement par l’expression « révolution scientifique ». Cette expression n’entend pas designer la rapidité d’un changement qui, on le sait, s’est étendu sur plus de deux siècles de préparation, mais on entendra plutôt dans le sens d’un cheminement qui a affecté tous les domaines du savoir, lesquels se sont trouvés radicalement transformés vers la fin du XVII siècle.

En 1543, la publication du De revolutionibus orbium coelestium, ouvre des débats de fond dans le domaine de l’astronomie, mais ne tardera pas à susciter également des réflexions dans des domaines plus larges d’ordre aussi bien philosophiques que théologiques.

En effet, la réforme copernicienne de l’astronomie, accomplissement de l’humanisme mathématique illustré par Regiomontanus au XV siècle, n’aura pas seulement des conséquences sur la conception de la nature hérité de la tradition médiévale, mais elle aura aussi des conséquences sur l’idée que l’homme se fait de sa place dans le monde.

De façon plus précise il s’agira donc de comprendre comment la redécouverte des mathématiciens anciens, ainsi que des philosophies de la nature non aristotéliciennes -notamment l’atomisme- ont stimulé la nouvelle science; comment le platonisme de Ficin ou de Pic a durablement influencé un Paracelse, un Kepler ou encore un Galilée; comment le naturalisme italien et l’averroïsme ont modifié le concept de la nature et de la surnature, ce qui a permis de considérer autrement un Telesio, un Bruno ou un Campanella. A considérer cette seule énumération, on perçoit combien le concept de science classique est, comme nous venons de le suggérer, difficile à saisir principalement en son commencement. Le but principal de ces séminaires sera donc celui d’en donner, à travers quelques moments décisifs, objets de débats parmi les historiens, les philosophes et les sociologues, un dessin plus net. Pour ce faire, nous l’analyserons en amont, en aval, dans ses méthodes, et dans ses contextes.

Programme :
  • Mardi 6 décembre 2011, 17h
    Séance d’ouverture « Qu’appelle-t-on les débuts de la science classique? »
    Maurice Clavelin, Professeur émérite, Université Paris IV
  • Mardi 13 décembre 2011, 17h
    Mathématiques et Métaphysique dans les recherches astronomiques de Kepler
    Jean Seidengart, Université Paris Ouest-Nanterre
  • Mardi 10 janvier 2012, 17h
    Qu’appelle-t-on les débuts des sciences de la lumière: Antiquité, Moyen-âge ou Renaissance?
    Libero Zuppiroli, LOMM – Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne
  • Mardi 24 janvier 2012, 17h
    Le disegno à la Renaissance et la naissance de la technique moderne
    Pierre Caye, UPR 76 Centre Jean Pépin
  • Mardi 14 février 2012, 17h
    Les débuts de la projection de la sphère: conception et théorie
    Philippe Abgrall, CEPERC – Aix-Marseille Université (AMU)
  • Mardi 6 mars 2012, 17h
    La Révolution Scientifique expliquée
    Floris Cohen, Université d’Utrecht
  • Mardi 20 mars 2012, 17h
    « Science » médiévale vs. science classique
    Jean Celeyrette, Professeur émérite, UMR Savoirs Textes Langage – Université de Lille III
  • Mardi 3 avril 2012, 17h
    Veteres et Recentes: tradition et innovation dans l’oeuvre mathématique de Newton
    Niccolò Guicciardini, Université de Bergame